mardi 29 décembre 2009

Pimp

Alors là par contre, c'est du putain de chef d'oeuvre en barre, bouquin de fou écrit par Iceberg Slim, un mac qui a bossé pendant quasi toute la partie centrale du 20ème siècle et qui raconte ici ses mémoires, après s'être rangé et avoir eu femme et enfant.

De nos jours, ce genre de témoignage paraît banal, puisque bien... sûr la télévision se charge d'inviter des criminels, ex criminels, des putes, des drogués pour parler de leur vie tout en prenant soin de leur demander au milieu ce qu'ils pensent de "placer ici le nom d'un connard d'acteur qui sera oublié dans 1 mois, voire 1 seconde" et lui faire dire texto, au cas ou le connard qui mate l'émission à 1h00 n'avait pas compris (et il n'a sûrement pas compris car c'est un connard), que ce qu'il a fait, c'était mal, et que s'il avait eu le choix il aurait fait autre chose.

NON, C'EST VRAI? Etre cadre c'est mieux que ramasser la savonnette en taule, chopper la syphillis ou se faire torturer?

Connards!

Bref, je reviens à mon bouquin là, PIMP d'Iceberg Slim, rien de tout ça ici, le mec se livre à nous, le tout appuyé par une écriture limpide mais puissante, qui parle aux tripes, simple sans être simpliste car le mec connait son sujet et en connait plein d'autres, il SAIT écrire et il ne s'en vante presque pas, ne le fait pas de manière grossière, et quand il balance une référence littéraire, il ne se fout pas sur un piédestal, ce n'est pas le but.

Il raconte tout, ou tout ce qu'il pense être important sans porter de jugement dessus, en nous laissant faire la part des choses, il parle de cul, de violence, d'abus, de taule, de maladie, de mort sans s'apitoyer sur son sort et sans demander quelque empathie que ce soit, cette dernière vient toute seule, naturellement, comme son texte.

Sérieux, si tu me promet de ne pas être con et foutre ta mère sur le trottoir après, je te le prête.

1 commentaire:

zarma a dit…

Trop putain. Une de mes meilleures lectures de l'année dernière.