mardi 10 février 2009

Pulp


1994, Charles Bukowski, juste avant de claquer, écrit son dernier bouquin, un roman, alors que jusque là, il avait surtout écrit des nouvelles, des poèmes, des chroniques.


PULP

Plus encore que ses autres romans, celui ci est clairement moins inscrit dans sa réalité à lui, exit son alter-ego, Henry Chinaski, même s'il fait une petit apparition, et Enter Nicky Belane, détective privé foireux et foiré, grande gueule, obsédé, fait de foutre, de sang et de tripes, avec un peu d'alcool qui coule dans le tout.

Ce dernier va être confronté par le biais d'enquêtes parallèles à des situations plus folles les unes que les autres, que ce soit la mort qui lui demande de retrouver Louis Ferdinand Celine qui traînerait chez un bouquiniste de L.A., un type qui baiserait une extra terrestre qui le manipule ou encore une mystérieuse hirondelle écarlate, l'absurde règne sur sa vie, et il le prend plutôt bien et résout ses affaires de la meilleure manière possible, en laissant passer, en évitant la mort et en se torchant la gueule.

Bref, j'vais pas vous raconter tout le bouquin non plus hein, chuis pas là pour ça, n'importe quelle quatrième de couverture ou article de Wikipedia dirait ce que j'ai dit, l'intérêt de ma chronique est de donner un avis, confronter ce bouquin à ma vision, à mon délire, à ma vie quoi, sinon c'est naze et impersonnel.

On va commencer simplement, on m'avait offert ce bouquin en français à mes 18 ans, avec écrit par la main de l'auteur du cadeau "t'as 18 ans maintenant, t'as le droit de lire du Bukowski".

Je connaissais pas l'auteur, mais le titre, Pulp, m'avait interpellé, le résumé aussi (qui ici ne connaît pas mon obsessions pour les privés depuis Eddy Valliant dans Roger Rabbit), j'en ai donc fait une priorité.

La claque dans ma putain de gueule de petit con, premier essai de l'auteur, chuis tombé sous le charme, la respiration coupée, l'admration devant des phrases de tous les jours dites avec une classe et un "je m'en foutisme" absolu.

Un bouquin qui m'a mené à en lire un tas d'autres derrière, Celine, Chandler (dont j'avais juste lu "Le Grand Sommeil à l'époque), ainsi que Fante et ses descendants, écrivains de la Beat Generation.

Et évidemment, d'autres trucs de Bukowski.

"A Life Changing Experience" comme diraient les américains à propos du dernier shampoing révolutionnaire.

Bah y'a pas longtemps, tout à l'heure c'est à dire, j'ai relu le truc, en anglais cette fois, 7 ans après ma première et seule lecture, et avec quelques clés culturelles en plus en main, et surtout, un recul par rapport à moi même, la claque a été bien plus forte que la première.

Premièrement donc, l'ambiance m'a frappé en plein bide, l'étude du genre que porte ici Buk (je lui donne un surnom now, car je le connais, c'est mon pote) sur le genre du privé est classe et originale, il prend les plsu grands classiques comme Hammett ou Chandler et les detourne, tout en leur rendant hommage, c'est beau.

Le personnage aussi m'a impressionné, il a tout pour être pessimiste, fataliste, mais s'accroche à la vie comme personne, chaque putain de page est un coup de pied au fond de la piscine. Ce mec se bat pour vivre une vie de merde, mais il se sert de son droit de vivre, en cela, il rappelle évidemment Bukowski, ou ses nombreux alter-ego, après tout, c'est l'écrivain de la misère, des démunis, des alcoolos, des obsédés, des putes, des joueurs, et le ton ici reste le même que sur ses autres romans, parfait, spontané, hautain envers ceux qui justement se permettraient une seule seconde d'être hautain envers un personnage de cette sorte.

Et surtout, surtout, ce qui m'a marqué le plus à cette seconde lecture, que j'avais pas vue la première fois, est la dédicace.

Ce roman est dédicacé à la mauvaise écriture, "bad writing", et en effet, Buk (souvenez vous, c'est mon pote) se sert de toutes les ficelles, de toutes les situations, de tous les artifices dont se servirait un mauvais écrivain pour faire aboutir son histoire.

Mais le fait avec brio.

Et c'est ça, c'est ça qui m'a le plus interpellé à cette lecture, je veux être scénariste, j'écris quelques trucs, j'ai écris quelques trucs, des trucs avec des situations tout aussi grotesques, tout aussi ridicules, avec un second degré non dissimulé certes, mais bon, ça fait réfléchir, serais je un mauvais écrivain?

j'y pense encore et je vous le dis plus tard

des bisous dans vos gueules

7 commentaires:

Unknown a dit…

Hummm... être un virtuose du mal écrit, ça ne serait pas casse gueule ?

Oh oui Sipan, soit notre David Lachapelle du Verbe ! :D

Crispims a dit…

Sipan... qui donne -encore une fois- le goût a une emmerdeuse pour une oeuvre bien à son goût à lui....

Classe copain, tu as réussi à me faire mettre un blog en favoris ^^

Anonyme a dit…

David Lacahpelle, encore un qui a regardé le Grand Journal hier... Je modifie de suite le lien de mon blog au tien, comme ça ils pourront faire des bébés ensemble.

Unknown a dit…

Nina, ouais ça doit être ça, le Grand Journal...

Comme dirait un certain S., je crois que j'étais avec ta **** !!! :p

King Mob a dit…

on avait dit pas les mères

Unknown a dit…

Bon c'est décidé après 'Mid-Victorian Britain 1851-75" je lis du Bukowski! J'aime beaucoup ce que tu fais bouffon

Crispims a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.